PÔLE
UNIVERSITAIRE
DE DJIBOUTI
Établissement d'Enseignement Supérieur
______________________________________________________________________________
INSTITUT
SUPERIEUR
DES AFFAIRES DE
DJIBOUTI
P ê c h e
-
SOMMAIRE -
I.
DEFINITION DE LA PROFESSION
................................................ A)
Activités B)
Aptitudes II.
LE MARCHE
.................................................................................. A)
La demande 1.
Aspect quantitatif 2.
Habitudes alimentaires 3.
Freins à la consommation 4.
Typologie de la clientèle B)
L'offre 1.
La production 2.
La distribution 3.
Les prix III.
LES MOYENS DE PRODUCTION ................................................ A)
Les équipements B)
Les ressources humaines IV.
EXPLOITATION
........................................................................... A)
Chiffre d'affaires B)
Charges C)
Gestion V.
REGLEMENTATION
..................................................................... A)
Normes B)
Autorisation C)
Protection de l'environnement D)
Fiscalité VI.
LE MILIEU PROFESSIONNEL
..................................................... A)
Tutelle B)
Les coopératives C)
Formation D)
Bibliographie CONCLUSION
.................................................................................. |
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11 |
************************************
I.
DEFINITION DU METIER
La
pêche étudiée d'un point de vue économique est davantage une filière qu'une
simple profession. Autrement dit, on ne peut aborder la pêche et parler de la
production (le métier de pêcheur proprement dit) sans s'intéresser en aval à
la distribution du poisson (le métier de poissonnier). Ceci est d'autant plus
vrai que la plus noble caractéristique du produit est sa fraîcheur et que
cette nature périssable exige une bonne intégration de la production à la
commercialisation.
Nous
nous efforcerons donc dans cette étude de couvrir ces deux aspects.
A)
Activités
·
Il
existe quatre formes de pêche : la
petite pêche, la pêche côtière, la pêche au large et enfin la grande pêche.
Les deux premières se pratiquent près des côtes et la durée des sorties en
mer n'excède pas 24 heures pour la petite pêche, 4 jours pour la pêche côtière.
Ces deux formes de pêche sont pratiquées de manière artisanale. La pêche au
large et la grande pêche appartiennent généralement à la catégorie de la pêche
dite industrielle. La durée des sorties en mer est supérieure à 4 jours et
peut dépasser 20 jours pour la grande pêche.
A
Djibouti, la pêche est exclusivement artisanale et donc pratiquée en zone côtière,
avec des petites embarcations.
·
Les
différents produits péchés dans les eaux djiboutiennes se regroupent en
quatre grandes familles de poissons:
-
les grands démerseaux : mérou, dorade, rouget, antak.
-
les petits démerseaux : sapsap
-
les grands pélagiques : thazard, thon, barracuda.
-
les
petits pélagiques : sardinelle, anchois, maquereau, scad
La
pêche à Djibouti est concentrée sur les grands poissons, abondants et à
haute valeur commerciale.
B)
Aptitudes
·
Pêcheur
: La
part des qualités personnelles et du sens de la pêche est très importante. Le
métier de pêcheur exige une bonne expérience de la navigation, des techniques
de pêche et de première préparation du poisson. Enfin, le patron de pêche
doit avoir des qualités de commandement de son équipe.
·
Poissonnier
: Comme le pêcheur, le poissonnier doit avoir une bonne connaissance des différentes
espèces de poissons. Il les écaille, les vide , les étête, retire les viscères
et prépare éventuellement les filets. Il réalise les étalages et surveille
la fraîcheur des produits. Son savoir-faire lui permet de conseiller la clientèle.
II.
LE MARCHE
A)
La demande
1. Aspect quantitatif
La consommation annuelle de poisson des Djiboutiens est évaluée à 1,6 kg par habitant et par an, ce qui est très faible comparativement à la moyenne mondiale qui se situe à 14 kg, et ce malgré les possibilités que peuvent offrir les eaux maritimes du pays.
2.
Habitudes alimentaires
Une
première explication de cette faible consommation de poisson est d'ordre
socio-culturel. Les Djiboutiens, d'origine nomade et de tradition pastorale, ne
consomment que de la viande et on trouve peu de plats de poisson dans leur
alimentation.
Les
espèces les plus consommées sont les grands démersaux (Mérou, dorade,
rouget) et les grands pélagiques (barracuda, thazard).
3. Freins à la consommation
Une deuxième explication de la faible consommation de poisson est plus simplement économique, à savoir une insuffisance d'offre. Un mauvais système de distribution et de commercialisation des produits de la mer (notamment dans les districts de l'intérieur de Dikhil et Ali Sabieh) serait en grande partie à l’origine de cette faible demande en poisson. La disponibilité non régulière du poisson sur les points de vente, le manque d’hygiène et de chaîne du froid, sont considérés aussi comme des facteurs limitatifs pour la promotion de la commercialisation du poisson.
Enfin,
le revenu faible de la population (ou le prix trop élevé) est une contrainte
forte. Selon une enquête de la F.A.O. (Commercialisation et promotion du
poisson à Djibouti -1993), l'élasticité-revenu est relativement élevée :
une augmentation des revenus aurait pour conséquence une augmentation des dépenses
pour le poisson proportionnellement plus élevée.
4.
Typologie de la clientèle :
-
Particuliers : avec une forte proportion d'étrangers.
-
Collectivités : restaurants, hôpitaux, dispensaires, écoles, cantines, armée.
-
Exportation : faible et limitée aux pays voisins (Ethiopie).
D'après
des statistiques de la pêcherie avant sa privatisation, alors qu'elle était le
principal point de débarquement et de commercialisation du poisson du pays, la
répartition moyenne entre ces trois clientèles est la suivante :
Poissonneries
et détail |
38
% |
Collectivités |
55
% |
Exportation |
7
% |
Total |
100
% |
La
clientèle "collectivités" est en très grande majorité constituée
des unités de l'armée française (FFDJ).
B)
L’offre
1.
La production
a)
Techniques de pêche
Les
méthodes de pêche la plus utilisée est la pêche à la ligne, pour la capture
des grands démersaux (mérou, dorade...) et la pêche à la traîne pour les
poissons pélagiques (thazard, barracuda...). S'ajoutant à cela un petit nombre
de filets maillants et quelques pêcheurs qui pratiquent la pêche à l'épervier
dans les eaux peu profondes. Il existe également une pêche à la langouste,
peu développée bien que lucrative, pratiquée en apnée.
L’introduction
de nouvelles techniques (nasse pour langoustes, chalutage, pêche à la
palangre) permettrait d'augmenter et de diversifier la production.
b)
Quantités actuelles et prévisionnelles
Un
plan de développement, instauré pour la pêche djiboutienne, prévoit à moyen
terme les quantités suivantes (en tonnes) relatives à l'exploitation annuelle
des grands démersaux et grands pélagiques
Ressources
de
pêche |
Potentiel
maximal |
Production
actuelle |
Plan
de développement à 5 ans |
||
|
soutenu |
de
la pêche artisanale |
Production
pour la consommation nationale |
Production
pour l'exportation |
Production
totale |
Grands
démersaux |
1
800 |
200 |
500 |
800 |
1
300 |
Grands
pélagiques |
4
600 |
200 |
500 |
2
700 |
3
200 |
Total |
6
400 |
400 |
1
000 |
3
500 |
4
500 |
Source
: Composition,
biomasses et possibilités d'exploitation des ressources halieutiques
djiboutiennes - G.T.Z. 1996
Remarque
: le chiffre de la production actuelle (400 t) peut être doublé si l'on tient
compte de l'autoconsommation.
On
peut considérer que ce plan de développement va démarrer en l'an 2 000 avec
la mise en service effective du port de pêche, ainsi que la mise en œuvre du
projet de la Banque africaine de développement (BAD), qui vont permettre
l'augmentation significative de la production.
Le
projet BAD a pour objet, entre autres, de fournir 75 embarcations à des pêcheurs.
Suite à un appel d'offre, ces bateaux ont été construits à Djibouti par la
société Technopro, sous licence sri lankaise. Le bateau est vendu 1 200 000
DJF, payable à crédit sur cinq ans (une caution de 60 000 DJF est exigée au départ).
Une ONG gérera ce crédit accordé aux pêcheurs et un fonds de garantie.
Un
autre projet est prévu avec le Japon, portant sur une centaine d'embarcations.
c)
Variations saisonnières :
La
production mensuelle n’accuse pas de fluctuations importantes au cours de
l’année, toutefois des pics sont observés pour les mois de mai, juin et
septembre et un minimum en février.
2.
La distribution
Peu
de pêcheurs font de la vente directe au consommateur, ils vendent donc en
majorité leur produit à des revendeurs distributeurs.
a)
Système de vente
Dans
les poissonneries, la vente se fait par poisson entier ou éviscéré en tranche
(thazard, barracuda ) ou en filets (dorade, mérou, rouget).
Si
les quelques poissonneries utilisent des balances pour la vente du poisson, la
majorité des petits vendeurs pratique la vente par petits morceaux de 100 à
200 g et la vente par pièce pour les petits poissons.
b)
Les distributeurs
Outre
quelques supérettes qui vendent du poisson congelé à titre accessoire (Sémiramis,
Bambis, Napoléon...), les points de vente spécialisés et légalisés sont : -
la pêcherie qui a joué un rôle historique dans le développement de la pêche,
-
les petites poissonneries
-
la société d'exploitation du port de pêche.
Il
faut ajouter les marchands plus ou moins ambulants du secteur informel.
·
La
Pêcherie :
Créée en 1981 sous forme de coopérative de pêcheurs, son objectif était
d’assurer un développement national de la pêche en assurant la
commercialisation du poisson, mais aussi en apportant une assistance
substantielle aux pêcheurs en matière d'entretien, d’acquisition de matériels
de pêche, d’embarcations et de moteurs.
Grâce
à des subventions extérieures, elle a pu être dotée de trois chambres
froides, d’une fabrique de glace et d’un tunnel de congélation pour assurer
la conservation du poisson. Pour assurer la maintenance des embarcations, il
avait été créé un atelier de réparation à Obock où les pêcheurs étaient
aussi formés.
Pour
assurer une plus large diffusion du poisson, 8 poissonneries avaient été
implantées dans les différents quartiers de la capitale ainsi qu’une à
Ali-Sabieh, Dhikil et Tadjourah. L’approvisionnement de ces poissonneries se
faisait par véhicules isothermes. Mais ces poissonneries n’existent plus
actuellement.
Suite
à de multiples problèmes de gestion et conflits divers, l'exploitation des équipements
a été privatisée en 1995, confiée actuellement à Monsieur Youssouf Said
Dawaleh.
Les
ventes aux collectivités sont plus importantes (200 à 400 kg par jour) que les
ventes au comptoir (de 150 à 400 kg par jour). Les invendus sont conservés
dans des congélateurs pour une vente ultérieure.
·
Les
petites poissonneries
-
La poissonnerie Ougoul : située avenue G. Clémenceau (tél : 35.36.52) en
plein centre commercial, elle possède ses propres bateaux de pêche et mène
une activité complémentaire de restaurant spécialisé fruits de mer
-
La poissonnerie Robleh : Se situant dans le grand marché, elle a une clientèle
essentiellement djiboutienne. La gérance est aujourd'hui assurée par le frère
du propriétaire.
-
La poissonnerie de l'Aviation : récente, associée à un commerce de fruits et
légumes, elle se situe à proximité de la clientèle des militaires français.
·
Le
Port de Pêche : Le
Port de Pêche a été inauguré en 1997. La société concessionnaire du port
de pêche (SCPP) a la charge de l'exploitation de ses infrastructures. C'est une
société anonyme dont les actions sont détenues en majorité par le groupe
Boreh et 1/3 de ces actions par la société française "COFREPECHE” qui
constitue un partenaire technique mais surtout commercial vers l'Europe, offrant
un marché de 15 000 tonnes !
Le
Port de Pêche est situé en zone franche. En conséquence les prix des services
offerts aux pêcheurs (glaces, carburant, entretien et lavage des bateaux,
logement...) sont peu élevés.
La
SCPP a lancé la création de trois points de vente sous le nom de "Lagon
bleu" :
-
route de Venise (au port de pêche), tél. 35.87.27
-
rue d'Ethiopie (magasin frigorifique), tél. : 35.00.02
-
Quartier7 bis
L'ouverture
d'autres points de vente est envisagée.
·
Les
petits marchands
Des
marchands ambulants pratiquent la vente du poisson et autres fruits de mer à la
plage, sur les routes, devant Sémiramis... D'autres (près d'un vingtaine) ont
un emplacement relativement fixe à l’entrée du marché central. La vente
s'effectue par terre, soit par pièce entière ou en morceaux. Les quantités écoulées
sont variables et peuvent être estimées entre 10 à 15 kg de poissons par
jour.
D'autres approvisionnent leurs clients à domicile, en poisson mais surtout en fruits de mer (crevettes, crabes, huitres, palourdes...). Il s'agit principalement de particuliers, souvent étrangers, résidant au Plateau du Serpent, au Héron, à Gabode..., mais aussi des restaurants.
3.
Les prix
Les
variables influençant la fixation des prix sont essentiellement :
-
la saison de pêche et l'abondance du poisson considéré
-
la structure (possibilité de filets, arêtes) et taille du poisson
-
l’importance commerciale des différentes espèces à la vente (goûts, préférences)
-
la rentabilité économique, autrement dit le coût de production
La
Pêcherie était le lieu où la plus grande partie de la production nationale était
débarquée. Elle possédait ainsi un certain pouvoir dans la détermination du
prix payé aux pêcheurs individuels. Mais avec le nouveau port de pêche, cette
situation de monopole a cessé.
Le
prix d'achat au pêcheur est de l'ordre de 200 DJF le kg. Les différents
distributeurs fixent leur prix en ajoutant à ce prix d'achat leurs charges et
une marge d'environ 10 %, ce qui mène le prix de vente du poisson brut à 250
à 500 DJF le kg, selon le type de clientèle (collectivité ou détail) et les
autres variables décrites ci-dessus. Dans les poissonneries, le prix de vente
est normalement affiché.
Par
contre, les petits revendeurs fixent leur prix en fonction du client, de la
demande et de l’heure de vente (en fin de matinée les prix chutent, faute de
moyens de conservation). Chez ces derniers, la vente se pratique encore par
morceau et sans pesage. Il y a nul doute que cette méthode a pour résultat de
faire payer plus cher le consommateur populaire, ce qui compromet davantage les
actions entreprises par les autorités et les projets d’assistance qui visent
à l’accroissement des consommations en protéine animale des couches les plus
défavorisées.
Le
prix du poisson semble être un frein important pour le développement de sa
consommation par les couches à faibles revenus.
III
LES MOYENS DE PRODUCTION
A)
Equipements
1.
Les pêcheurs
80
à 90 embarcations sont actuellement opérationnelles. Il s'agit de bateaux de 6
à 8 m de long avec moteur hors-bord, il existe quelques bateaux de 10 à 14 m
avec moteur à-bord.
Il
faut ajouter les caisses, lignes, filets, accastillage et outillages divers, ce
qui mène le coût global d'installation d'un pêcheur à environ 1,5 millions
DJF dans le cadre du projet BAD.
2.
les distributeurs
Les
étals du marché central sont très mal entretenus et le manque d’hygiène
est manifeste. Les moyens de stockage et de réfrigération sont inexistants
dans ces points de vente, ainsi que l’eau et l’électricité. La fraîcheur
du produit impose un minimum d'investissements.
L’équipement
minimal nécessaire pour installer une poissonnerie est :
-
des salles d’opération et de stockage réfrigérées et facilement lavables
-
un ou plusieurs congélateurs
-
un groupe électrogène contre les coupures d'électricité
-
un véhicule réfrigéré ou des caisses isothermes pour ne pas rompre la chaîne
du froid
-
une balance et des petits matériels (couteaux...)
3.
Les infrastructures de pêche
Le
nouveau port de pêche est doté d'installations modernes et performantes :
-
une cale de halage, 110 m de ponton flottant, une tour de contrôle,
-
une halle de marée pour la réception du poisson débarqué, équipée d’une
aire de traitement (lavage, tri et pesage) et d'un magasin,
-
un tunnel de congélation d’une capacité de 5 tonnes par jour à -30°C,
-
une chambre froide négative d’une capacité de 30 tonnes à -25°C,
-
une chambre froide positive de 0 à 4°C d’une capacité de 20 tonnes,
- une fabrique de glace d’une capacité de 5 tonnes par jour.
Plus
d'une tonne est débarquée chaque jour au port de pêche, qui sera à même
d'acheter toute la production des pêcheurs et de la traiter pour l'exportation.
Les
pêcheries d'Obock et de Tadjourah ont été réhabilitées avec l'appui de la
Coopération française, des facilités de pêche seront réalisées à Sagallou
et à Khor Angar sur programme F.A.O.
B)
Les ressources humaines
1.
Côté pêche
Les
bateaux de 6 à 8 m utilisent 3 personnes , ceux de 10 à 14 m en général 5.
Ce qui représente au total environ 300 pêcheurs (dont 1 femme !).
Il
y a peu de tradition de pêche à Djibouti. Aussi, malgré un taux de chômage
élevé, les demandeurs d'emploi ne sont pas attirés par ce secteur. C'est
pourquoi le projet BAD et Coopération française d'installation de pêcheurs prévoit
également leur formation à l'école de pêche d'Obock.
2.
Côté distribution :
-
La pêcherie emploie 4 cadres, 1 secrétaire comptable, 1 caissière, 1
vendeuse, 4 coupeurs, 4 ouvriers chargés du stockage, 3 gardiens, soit 19
personnes
-
Le port de pêche emploie 33 personnes, réparties entre préparation du
poisson, entretien des installations et administration. Les techniciens ont été
formés à Djibouti pour le traitement des poissons destinés à l'exportation.
-
les petites poissonneries fonctionnent avec 3 ou 4 personnes chacune.
IV
EXPLOITATION
Pour
approcher le revenu du pêcheur, on raisonnera sur une année avec l'hypothèse
de 120 sorties par embarcation et par an.
A)
Chiffre d'affaires
Désignation |
Unité |
Q/emb./sortie |
Nbre
de sorties /emb./an |
Total
production/emb./an |
Production Chiffre
d'affaires |
kg DJF |
106 21
200 |
120 120 |
12
720 2
544 000 |
Source
: Ministère de l'agriculture
B)
Charges
Désignation
|
Unité |
Q/emb. /sortie |
Coût
unitaire |
Total/emb./sortie |
Nbre
de sorties /emb./an |
Total
coûts/emb./an |
Carburant Glace Vivres
petits matériels Réparations,
maintenance Main
d'oeuvre |
l kg forfait forfait forfait |
40 100 - - - |
100 10 - - - |
4
000 1
000 2
000 2
900 6
000 |
120 120 120 120 120 |
480
000 120
000 240
000 348
000 720
000 |
Total
charges |
|
|
|
|
|
1
908 000 |
Source
: Ministère de l'agriculture
Il
apparaît un bénéfice annuel de 636 000 DJF/an, soit un excédent brut
d'exploitation moyen mensuel de 53 000 DJF (25% du CA).
Du
point de vue distribution, le poisson acheté environ 200 DJF le kg est revendu
entre 250 et 500 DJF, ce qui constitue un taux de marge brute (prix de
vente/prix d'achat) de 1,7. Cette marge doit couvrir les charges de structure,
à savoir : électricité (et frais de groupe électrogène), eau, charges de
personnel, patente.
C)
Gestion :
La
qualité du produit est principalement sa fraîcheur. Celle-ci dépend certes
des moyens techniques de la chaîne du froid (glace, congélation...), mais
aussi du savoir-faire du personnel (éviscération complète, hygiène) et de
l'organisation logistique qui doit éviter les ruptures du froid (débarquement,
conditionnement, transport).
V REGLEMENTATION
A)
Les normes internationales
à respecter pour exporter à l’étranger, vers l'Europe en l'occurrence, sont
nombreuses et contraignantes en matière de conditions sanitaires :
-
mise aux normes des locaux,
-
contrôle au débarquement du poisson et pendant le processus de traitement
-
organisation : séparation des services de production et de contrôle
-
laboratoire : contrôle micro biologique et chimique, recherche des métaux
lourds, analyse de l'eau de lavage...
Pour
la mise aux normes européennes (plus sévères que celles de l'OMC) permettant
l'exportation, les textes actuels suivants devront être modifiés :
-
Arrêté 1119 du 1er août 1956 réglementant l'inspection des denrées
alimentaires et sous-produits d'origine animale.
-
Arrêté 1120 du 1er août 1956 réglementant l'importation, le
transit, l'exportation et la circulation intérieure des animaux vivants et des
produits d'origine animale.
B)
Autorisations
: La licence de pêche est réservée exclusivement aux pêcheurs djiboutiens et
toute activité dans ce domaine est soumise à une approbation préalable du
Ministère de tutelle. Pour ouvrir une poissonnerie, il faut en principe obtenir
une autorisation du District, après avis favorable du Service d'Hygiène (Règlement
d'Hygiène et de Voirie, arrêté du 7 juin 1968).
C)
Protection de l’environnement
: Djibouti a signé la Convention de Washington en 1951, qui protège la faune
et la flore maritimes, notamment en ce qui concerne les espèces en voie de
disparition (tortues, cachalots, dauphins, poissons exotiques et coraux). La
richesse de nos eaux pouvant attirer des touristes indisciplinés, il été jugé
sage d’interdire la chasse sous-marine et des textes ont été établis en vue
de surveiller les sources de pollution, surtout les rejets d’hydrocarbures des
gros navires.
D)
Fiscalité
Le
code des investissements
cite expressément la pêche comme secteur susceptible de bénéficier d'exonération
de patente et de taxes sur les matériels importés.
Patente
: les pêcheurs ne sont pas soumis à une patente. Les poissonneries sont
soumises à une patente classe 7, avec un droit fixe de 120 000 FD et un droit
proportionnel de 15 % de la valeur locative du magasin. Les petits marchands
payent une patente classe 10, soit un droit fixe et unique de 15 000 DJF.
VI
LE MILIEU PROFESSIONNEL
A)
Tutelle
:
Le
Ministère de l'Agriculture est responsable de l'organisation des secteurs de pêche.
Elle attribue les licences. Il est prévu la création prochaine d'une Direction
des pêches qui aurait la charge de la réalisation des statistiques et de
conseiller le Ministère sur les questions relatives à la législation et au développement
de la filière pêche.
B)
Les coopératives
La
coopérative est le mode de groupement traditionnel des pêcheurs, pour
notamment s'organiser et acquérir les petits matériels.
Il
existe des coopératives àDjibouti, Ambabbo, Sagallou, Tadjourah, Kalaf,
Loyada, Raïssali, Khor Angar, Dallaif et Obock.
C)
Formation
1.
L'école de pêche d’Obock
Son
activité s’est arrêtée durant la guerre au Nord. Sa réouverture sera
permise grâce à un financement de la BAD et de la coopération française. Les
locaux ont été reconstruits. Les mobiliers et matériels didactiques seront
remis en place. Le cycle de formation pour les pêcheurs durera 6 mois,
sanctionné par la délivrance d'un diplôme. Les 75 pêcheurs attributaires
d'un bateau dans le projet BAD seront formés à cette école, qui disposera de
5 bateaux identiques à ceux qui seront utilisés.
On
peut citer les opérations ponctuelles de formation suivantes :
2.
L’association des navigateurs de Djibouti (AND)
Cette
association a pour objet de promouvoir les métiers de la mer en général.
Financé par la coopération Française, un programme de formation a été réalisé
pour former 13 pêcheurs : cours théoriques par un gendarme maritime membre de
l'AND et sorties en mer avec des professionnels.
3.
Contrôle qualité
Une
formation de techniciens vétérinaires est prévue (8 mois) pour assurer les
contrôles d'hygiène alimentaire.
Par
ailleurs, des actions devraient être entreprises pour améliorer les pratiques
des petits marchands : éviscération, glaçage, stockage en caisse
isotherme..., pour augmenter la durée de la vente et le rayon d'action de ces
distributeurs populaires.
D)
Bibliographie :
-
Commercialisation et promotion du poisson
à Djibouti - Rapport technique - F.A.O. 1993
-
Composition, biomasses et possibilités
d'exploitation des ressources halieutiques djiboutiennes - Tome 1 Analyse -
G.T.Z. 1996
CONCLUSION
D'après
les comptes nationaux publiés par la DINAS, le secteur de la pêche a représenté
dans les année 90 une valeur ajoutée annuelle de l'ordre de 100 millions DJF
(avec une baisse notable en 1995, suite aux destructions de guerre dans le
nord), représentant 0,1 % du produit intérieur brut djiboutien. Ce qui est
minime en regard des ressources halieutiques exploitables (33 000 t) et des
besoins nutritionnels de la population.
Pêche
artisanale, pêche industrielle
En
matière de politique de développement, Djibouti a opté pour l'expansion de la
pêche artisanale plutôt que pour la pêche industrielle. Cette option est en
effet plus conforme aux objectifs socio-économiques du pays. Le tableau suivant
résume les différences essentielles entre ces deux pêches.
Critères |
Potentiel
de la pêche artisanale |
Potentiel
de la pêche industrielle |
Approvisionnement
des marchés locaux |
important |
faible |
Création
d'emplois |
important |
faible |
Risque
de surexploitation |
faible |
important |
Gaspillage
des ressources (prise non utilisée) |
faible |
important |
Réinvestissement
des profits dans le pays |
important |
|
Influence
négative sur le biotope |
faible |
important |
Il
est vrai que la pêche artisanale peut créer de nombreux emplois aussi bien
dans l'industrie de la pêche même que dans les activités qui lui sont associées
: construction de bateaux, d'engins de pêche, transformation des produits,
vente, transport.
Promotion
du poisson
En
direction des couches à plus bas revenus, des campagnes de sensibilisation pour
la promotion et la consommation des produits de la pêche devraient être
organisées en vue de lutter contre la malnutrition.
Exportation
et normes internationales
Nous
avons vu que l'option de développement de la pêche artisanale pour
approvisionner la population avec un produit alimentaire de valeur nutritive
importante n'est pas incompatible avec un objectif d'exportation génératrice
de devises. Les conditions en sont le respect de normes internationales, à
vulgariser au plus vite après un toilettage des textes existants et la réalisation
des investissements nécessaires en matière de contrôle qualité.
Conservation
et valeur ajoutée
Avec
l’introduction de nouvelles techniques de pêche, il est possible
d’augmenter l’offre et de diversifier sa composition. Par ailleurs, grâce
à d'autres techniques de conservation que la congélation, plusieurs créneaux
de valorisation du produit brut, et notamment des petits pélagiques
(sardinelles, anchois, maquereaux, scads) peuvent être envisagés :
·
salage et séchage au
soleil, salaison (Djibouti ne manque pas de sel)
·
filets assaisonnés,
marinades
·
fumage (mais les
ressources en bois sont limitées)
·
mise en conserve,
farine de poisson.
_____________________
Cette
étude a été réalisée avec la collaboration de
Mouhadin
Ahmed Ali et Nema Abdillahi Farah
et
le
financement du Service de coopération et d'action culturelle
de l'Ambassade de Fr